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Energie.
Réunis à Washington, les sept pays ont plébiscité le nucléaire.

Par Philippe GRANGEREAU
QUOTIDIEN : lundi 16 avril 2007
Washington de notre correspondant

 

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« Une grande victoire après une rude bataille ». C'est ainsi que le ministre français des Finances, Thierry Breton, présente le fait, que l'énergie nucléaire a été pour la première fois plébiscitée par les sept pays les plus riches du monde lors du sommet du G7, le 15 avril, à Washington.

Pour assurer la «sécurité énergétique» et «faire face au changement climatique», il est nécessaire de diversifier les sources d'approvisionnement à travers des «technologies énergétiques avancées, comme les énergies renouvelables, le nucléaire et le charbon propre», ont en effet souligné le secrétaire au Trésor américain et les ministres des Finances français, japonais, britannique, italien, canadien et allemand.

L'exploitation de l'énergie atomique n'émettant pas de gaz à effet de serre, le nucléaire s'impose ainsi de plus en plus, paradoxalement, comme une «énergie verte». Berlin, qui a opté pour l'abandon du nucléaire, se refusait jusqu'alors à réhabiliter le nucléaire au G7.

La chose n'allait pas vraiment non plus de soi aux Etats-Unis, où l'accident de la centrale de Three Miles Island, en 1979, est toujours dans les mémoires, et le lobby pétrolier influent. 20 % seulement de l'électricité américaine est d'origine nucléaire (78 % pour la France).

«Unanimité». 

L'argument vert, allié aux incertitudes liées à la hausse des prix des hydrocarbures et à l'instabilité politique au Moyen-Orient, a fait pencher la balance. «Il m'a fallu beaucoup d'énergie», a ironisé, vendredi, Thierry Breton. «Ce n'est pas la première fois que j'essaie, c'est la première fois que c'est accepté à l'unanimité.»

Les partisans du nucléaire avaient déjà marqué des points lors du récent Conseil européen sur l'énergie, où le nucléaire a été désigné comme un moyen de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 20 % d'ici à 2020.

Derrière ce cheval de bataille «vert» se profile la volonté française d'encourager la multinationale française Areva à s'imposer davantage sur le marché du nucléaire américain. Le renouvellement du parc, le plus grand au monde, est un enjeu de taille, puisque les Etats-Unis n'ont pas construit de nouvelle centrale depuis trente ans. Or, la durée de vie d'une centrale est de quarante à soixante ans. Pour la première fois, en 2006, le président américain George W. Bush a cité le nucléaire comme l'une des voies à suivre pour diversifier l'approvisionnement en électricité des Etats-Unis. «C'était une première, et c'était très important», explique à Libération Laurence Pernot, d'Areva-USA.

«Optimistes». 

Le groupe Areva est déjà présent dans vingt des cinquante Etats américains, où il emploie 5 000 personnes et assure la maintenance de 60 % du parc national (103 centrales). Il espère vendre, dans un avenir proche, quatre de ses réacteurs à eau pressurisée évolutionnaire (EPR). L'entreprise est en concurrence avec l'américain General Electric et le japonais Toshiba-Westinghouse. «Nous sommes très optimistes», assure Pernot, en notant que la multinationale française est «aussi américaine» puisqu'elle est déjà, aux Etats-Unis, le premier fournisseur en produits et en services dans son domaine. «Les Etats-Unis, la Chine et l'Inde sont nos marchés les plus prometteurs.» 

Un expert américain, Manik Roy, du Centre Pew sur les changements climatiques globaux, estime qu'à l'échelle globale, l'énergie nucléaire «peut être une solution aux changements climatiques, si les problèmes de prolifération et de stockage des déchets sont résolus.» 

 

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