2004
Vauhallan
Existence de deux cas de leucémie de type histologique différent, survenus à deux mois d’intervalle, chez deux enfants du même âge, résidant dans une petite commune de 406 enfants de moins de 14 ans.
Compte tenu de l’incidence des leucémies en France, la survenue de ces deux cas rapprochés dans le temps et dans l’espace interpelle. Il est cependant difficile de parler d’agrégat devant deux cas de pathologie certes rare, mais dont les caractéristiques - âge de survenue, sexe, forme anatomopathologique restent communes.
On retrouve à proximité, une source d’exposition potentielle aux rayonnements ionisants, facteur de risque avéré des leucémies (le CEA de Saclay).Mais les recherches et les mesures environnementales réalisées à Vauhallan n’ont pas permis de supposer un lien entre une exposition environnementale de la population et la survenue des deux cas de leucémie.
2000
Valduc
Dans la revue Savoir et Comprendre n°21, de la SEIVA, Alain CAIGNOL écrit :
Le journal Le Bien Public titrait le 11 mai 2000 : « moins de cancers autour de Valduc qu’ailleurs », sur la foi d’une étude de Catherine HILL, épidémiologiste à l’INSERM.
Cette étude commandée et financée par le CEA pouvait-elle conclure autre chose? Quels sont donc les fondements scientifiques de cette étude ?
Sur 6 points capitaux, pour une étude épidémiologique digne de ce nom, elle ne résiste pas à la critique :
- L’étude ne comptabilise que les cancers mortels et aucunement les cancers non mortels : or plus de 70% des cancers sont actuellement guérissables.
- La Côte-d’Or ne possède pas de Registre des cancers généraux, des cancers de la thyroïde, des cancers de l’enfant (seuls les registres gynécologiques et hématolo- giques existent). Tous les cancers ne sont pas comptés...
- Une véritable étude épidémiologique suppose que l’on n’étudie pas seulement la mortalité par cancer, mais la morbidité, c’est-à-dire toutes les maladies qui sont présentes autour de Valduc. Car, si la radioactivité n’engendre pas directement une maladie, elle pourrait favoriser l’émergence d’une autre telle l’angoisse.
Une étude épidémiologique doit aussi étudier les problèmes héréditaires. Cette étude des enfants à la naissance après l’exposition des parents à la radioactivité est absente. - L’étude a choisi un rayon de 16 km autour de Valduc et non pas des cercles concentriques de plus en plus proches du centre nucléaire.
C’est un choix arbitraire qui peut très bien, statistiquement, cacher le fait qu’il y a plus de cancers dans un rayon de 5 km autour du centre quand il y en aurait moins dans un rayon de 16 km. - L’étude ne prend pas en compte les vents dominants, l’existence de collines et de ce fait n’étudie pas les populations plus directement exposées aux rejets radioactifs dans l’atmosphère.
- Pour étayer son affirmation rassurante Catherine HILL compare les cancers observés autour de Valduc aux cancers attendus dans la population française de référence. Il est inadmissible de comparer scientifiquement le nombre de cancers attendus dans une région de 5 habitants au km2, avec ceux attendus dans un pays de 50 habitants au km2.
La population de référence devrait être une région de même dominante agricole, avec la même pyramide d’âge, la même densité de population, et sans présence aucune d’un centre nucléaire. Ce seul point suffit à discréditer toute l’étude.
Du fait de ces erreurs, on ne peut pas qualifier cette étude d’épidémiologique.
De plus, la présentation des résultats est aussi arbitraire : on affirme qu’il y a moins de cancers autour de Valduc, alors que l’étude montre aussi que les lymphomes sont plus nombreux de 20% en moyenne, et que les cancers mortels chez la femme sont de 13% supérieurs en moyenne.
1997
La Hague
Une étude, publiée en janvier 1997 dans le British Medical Journal par deux scientifiques français, a montré un lien potentiel entre une occurrence accrue de leucémies infantiles dans la zone située autour de la Hague, et les rejets de l'usine. Dominique Pobel et Jean-François Viel ont mené une étude cas-témoin, couvrant une zone d'un rayon de 35 kilomètres autour de l'usine.
Leur étude a examiné 27 cas de leucémies diagnostiqués chez des jeunes de moins de 25 ans entre 1978 et 1993 ( ou 1996 ), et 192 cas témoins avec des facteurs identiques pour le sexe, l'âge, le lieu de naissance et le lieu d'habitation.
Les parents de ces sujets ont aussi été étudiés en prenant en compte des facteurs tels que le mode de vie, l'exposition aux rayonnements ionisants et d'exposition professionnelle.
Pobel et Viel ont découvert que les enfants, qui ont fréquenté les plages plus d'une fois par mois avaient presque trois fois plus de risques de développer une leucémie que les cas témoins.
Ils ont également découvert un risque accru quand les mères allaient régulièrement sur ces plages pendant leur grossesse.
Un risque accru de la même manière a été montré pour des enfants s'alimentant avec du poisson et des fruits de mer de la région.
Ils ont conclu que leur étude apporte des évidences convaincantes du rôle causal de l'irradiation dans l'environnement, et que l'étude des voies d'exposition dans l'environnement, particulièrement dans l'écosystème marin, est justifiée.
Un travail de surveillance effectué par Greenpeace, en juin 1997, dans la zone autour de la conduite de rejets de l'usine de retraitement, suivi d'une analyse indépendante des échantillons réalisée par le Département du travail, de la santé et des services sociaux de l'Etat fédéral de Hambourg (Allemagne) ont révélé des niveaux de tritium atteignant 160 millions de becquerels par litre, et des sédiments qui pourraient être classés dans la catégorie "déchets contenant du combustible nucléaire".
En juillet 1997, la ministre française de l'Environnement, Dominique Voynet a demandé une interdiction indéterminée de la pêche et de la baignade à proximité de l'installation de la Hague.
Une polémique éclate.
Le Professeur Viel est un spécialiste en épidémiologie reconnu.
Sa publication en collaboration avec D. Pobel s'est faite normalement dans le cadre d'un article scientifique soumis à un journal avec "referee" c'est à dire que le comité de lecture vérifie le sérieux de la publication
La lecture de son article ne permet pas de comprendre le tollé de protestations et de déclarations outrées qui a suivi. Notamment les attaques d'un autre épidémiologiste, Jacqueline Clavel.
Un groupe d'experts GRNC a été créé mais ce sont surtout les résultats du registre qui seront intéressants dans les décennies à venir.
Dommage d'avoir tant attendu.
L'enquête menée à la Hague est dérangeante mais elle doit être examinée sereinement.
Les derniers résultats de l'enquête sur les survivants d'Hiroshima-Nagasaki permet de mettre en évidence l'effet des faibles doses. Il faut donc être très vigilant et tenir compte aussi bien de Tchernobyl, que de toutes les études.
Le principe de précaution est la meilleure prévention pour la santé des populations.
Pour l’ACRO, l'interprétation de ces résultats reste délicate, un lien statistique ne signifiant pas un lien de causalité.
Plusieurs hypothèses ont été avancées.
Celle d'une exposition du père à des rayonnements ionisants a été écartée.
Celle du brassage de populations autour des grands chantiers nucléaires, favorisant la transmission de virus - certaines leucémies sont d'origine infectieuse - reste à démontrer.
Les épidémiologistes invoquent aussi le "hasard" des agrégats statistiques.
A la lecture de l’ensemble de ces documents, on est stupéfait d’apprendre que les "pêcheurs des Huquets" opéraient sur une zone de pêche (Les Huquets de Jobourg) située à 1 km du point de rejet des effluents radioactifs !
Le tableau ci-dessous est presque risible…
mais il peut faire peur aux consommateurs de crabe de la région !
1997
Dounreay
Au Nord de l’Ecosse
Cette étude, cherchait à expliquer des excès confirmés de cas de leucémies avec l'exposition paternelle aux rayons ionisants, hypothèse abandonnée depuis. L'étude de Urquhart (14 cas, 55 témoins) suggérait une relation avec la fréquentation des plages autour de Dounreay par les enfants, relation que les auteurs attribuaient au hasard. Cette étude concluait à une incidence significativement plus élevée que la moyenne, mais à l'absence de causalité entre les rejets de l’installation et les leucémies sur la base des données scientifiques disponibles à l'époque.
1990
Sellafield
Une étude du “British Medical Journal” de 1990 montre un doublement du risque de leucémie des enfants des employés de l’usine de retraitement nucléaire de Sellafield, dans le Nord-Ouest de l’Angleterre.
Dès sa mise en service en 1951, ce centre est le théâtre d'une série quasi ininterrompue d'incidents, dont un incendie en 1957, et une explosion, en 1973.
Mais l’origine des leucémies n’est pas certaine. Elle pourrait être d’origine virale. Les tribunaux britanniques ont débouté les familles ayant déposées des plaintes à l’encontre de British Nuclear Fuels (BNFL), la société publique gérant l’usine Sellafield. Deux chercheuses ont prolongé cette étude, récemment publiée, qui constate un risque deux fois plus élevé de leucémie et de lymphome non hodgkinien parmi les enfants des travailleursde Sellafield soumis à des rayonnements ionisants.
1990-1998
Etudes multi-sites en France
Depuis 1984 de nombreuses études épidémiologiques, en France, ont concerné le risque de leucémie chez les jeunes à proximité de sites nucléaires.
Ces études ne montrent pas d’augmentation de l’incidence des leucémies chez les enfants de 0-14 ans résidant à proximité des 29 installations nucléaires françaises considérées, entre 1990 et 1998.
1989
Allemagne
- Des leucémies à proximité de la centrale de KrummelConséquences sanitaires d'une expérience nucléaire près de Hambourg
Cet article évoque les circonstances tragiques qui, dans l'Elbmarsch près de Hambourg, ont provoqué des leucémies et continuent de le faire. Elles n'ont toujours pas été élucidées.
Depuis la fin de 1989, 15 enfants ont été atteints de leucémie et 4 en sont morts. Or on a découvert chez eux des chromosomes dicentriques et dans les lymphocytes, il n'y a guère que les radiations qui peuvent les produire. Leur répartition dans les cellules est un indicateur fiable du rayonnement alpha.
Ces enfants habitent/habitaient à proximité immédiate de la centrale nucléaire de Krümmel et de l'Institut de recherches nucléaires de la Gesellschaft für Kernenergieverwertung in Schifffahrt und Schiffbau (GKSS). Comme la GKSS avait refusé d'aider à élucider cette affaire, des spécialistes en radiobiologie, médecine, techniques de mesures, toxicologie et physique ont eu à cœur d'étudier tous les facteurs qui pouvaient avoir déclenché les leucémies.
En 2000, on a découvert dans le sol des deux rives de l'Elbe des microbilles de métal lourd de différentes tailles. Elles proviennent d'une expérience visant à combiner les processus de fission nucléaire (comme dans les centrales) et de fusion nucléaire (comme dans la bombe à hydrogène).
Quand sur une période de 18 ans, 15 enfants sont atteints de leucémie dans des villages proches les uns des autres, il doit y avoir une cause objective… Bien que les causes des leucémies survenues dans les villages de Geesthacht, de Tespe et d'Obermarschacht – villages situés sur les bords de l'Elbe près de Hambourg – aient été étudiées scientifiquement, les autorités compétentes et les institutions nucléaires responsables n'ont pas l'honnêteté de reconnaître cette cause. Il s'agit là d'un cas tragique d'étouffement de la vérité qui est d'ailleurs la règle en matière d'accidents nucléaires.
Dominique LAURIER, de l’IRSN, confirme la persistance, en 2004, d’un excès de leucémies à l’intérieur du village.
Bernd Grosche précise :
La centrale nucléaire de Krümmel, est constituée d’un réacteur à eau bouillante de conception originale, rejetant dans l’atmosphère d’importants volumes de tritium. Le centre de recherche nucléaire GKKS est implanté à proximité de la centrale.
Entre décembre 1989 et mai 1991, sept cas de troubles hématologiques sont survenus parmi les jeunes, âgés de moins de 25 ans au moment du diagnostic, vivant dans la commune d’Elbmarsch, située sur la rive de l’Elbe opposée à l’usine, dans le Land de Basse-Saxe.
Du fait de l’apparition de cette augmentation six ans après la mise en service de la centrale, l’hypothèse d’un lien causal entre les rejets radioactifs et les troubles a été émise.
Un cas d’anémie aplasique, un cas de second cancer primaire (chez un jeune homme ayant reçu un traitement par chimiothérapie) et cinq cas de leucémie infantile ont été identifiés.
Ces cinq cas survenus à Elbmarsch entre 1990 et 1991 sont à rapporter aux 0,12 cas attendus selon la moyenne nationale, soit une incidence 41,5 fois supérieure. D’après les informations du registre allemand des cancers infantiles, neuf cas de leucémies infantiles sont survenus dans un rayon de 10 km autour de la centrale entre 1990 et 1996.
Alors qu’environ 9000 enfants résident dans cette zone et que le nombre de cas attendus était de 2,77, l’excès de risque apparaît donc significatif avec un facteur de multiplication de 3,25.
À ce jour, on ne dispose d’aucune explication satisfaisante des agrégats de cas survenus en Allemagne. Aucune relation n’a pu être établie entre la leucémie infantile et les différents agents pris en compte dans l’étude. Toutefois, le débat sur un éventuel lien causal entre les rejets radioactifs et les troubles hématologiques se poursuit.
Par ailleurs l’élévation de l’incidence de la leucémie ne toucherait pas seulement les enfants, mais aussi les adultes.
1989
Hinkley Point
Un agrégat de leucémies a été identifié autour de la centrale électrique d’Hinkley-Point au Royaume Uni.Les statistiques des leucémies et lymphomes non-hodgkiniens chez les jeunes de moins de 25 ans dans le voisinage de Hinkley Point sont suivies de 1959 à 1986.
L'usine nucléaire a commencé à fonctionner en 1964. On a compté 19 cas alors, forte augmentation par rapport aux prévisions basées sur l'ensemble de la population (10,4)
1989
Angleterre et Pays de Galles
En 1989 Paula Cook-Mozaffari et ses collègues découvrirent une significative augmentation de leucémies chez les moins de 25 ans dans les zones avoisinant 15 installations nucléaires d'Angleterre et du Pays de Galles.
La plus significative de celles-ci était l'augmentation de leucémies autour des usines d'armes nucléaires d'Aldermaston et de Burghfield, situées près l'une de l'autre, parce que la zone entourant ces usines est plus peuplée. Il est difficile de fournir une explication en fonction des estimations officielles d'exposition à la radioactivité dans l'environnement dans la mesure où les doses estimées pour cette population ne correspondent pas à l'accroissement du nombre de leucémies. Il n'y a pas eu d'évaluation indépendante des rejets radioactifs et des estimations de doses dans d'autres pays car la plupart des documents sont encore secrets.
De plus, notre travail aux Etats-Unis a montré que les estimations de doses à partir des usines d'armement nucléaire sont souvent fausses et sous-estiment gravement l'exposition du public.
1987
Aldermaston et Burghfield
Une étude sur les sites de Aldermaston et de Burghfield, a donné une évaluationdes expositions dues aux installations et les a mis en perspective avec celles dues à laradioactivité naturelle. Elle a conclu entre autres à la nécessité, pour mieux appréhender laquestion du surcroît de leucémie autour des installations nucléaires, de disposerd'informations précises sur la distribution géographique de l'incidence de la leucémie surl'ensemble du territoire du Royaume-Uni.
1987
Rocky Flats
L’usine à cancers
Le Laboratoire national de Los Alamos examina la mortalité par cancers parmi 5413 hommes (blancs) employés durant au moins deux ans dans l'usine de fabrication d'armes nucléaires de Rocky Flats. Après une période de latence de 2 ans, il y eut un excès considérable des cancers lymphatiques, des lymphosarcomes et des cellules réticulaires, des cancers de l'œsophage, de l'estomac, des cancers de la prostate.
Financée par le National Cancer Institute, cette étude a démontré non seulement que les cancers sont, à Denver, nettement plus élevés que la moyenne nationale, mais qu’ils sont plus élevés dans des zones bien délimitées, fonction de leur distance par rapport à l'usine de Rocky Flats, nichée au pied des Rocheuses, à 25 km de Denver.
1986
Tchernobyl
Le Professeur AURENGO est clair : par ses conséquences sanitaires, écologiques et industrielles, l'accident de Tchernobyl a pris la dimension d'un mythe.
Nul ne conteste aujourd’hui la gravité de l'événement, mais on est en droit de s’étonner :
Pourquoi les estimations des conséquences sanitaires sont toujours aussi discordantes.
Pourquoi le nombre de morts attendus varie selon les sources entre quelques dizaines etquelques millions ?
Pourquoi cette absence de données, de bilans, d’analyses complèts et totalement fiables ?
Pourquoi les différents gouvernements n’ont pas « profiter » de cette catastrophe pour lancer les enquêtes épidémiologiques nécessaires ?
Pourquoi savons-nous si peu de choses des conséquences des faibles doses d’irradiations ?
Pourquoi continuer encore à limiter nos connaissances sur les risques cancérigènes des rayonnements ionisants, à la surveillance des survivants d'Hiroshima et de Nagasaki, alors que l’accident de Tchernobyl est un « cas d’étude » extraordinaire ? Pourquoi ne sait-on rien de la santé réelle des 800 000 liquidateurs ?
Pourquoi n’a t’on officiellement accordé aucune valeur scientifique aux travaux du professeur Bandajevsky ?
Pourquoi n’existe t’il pas de données fiables concernant les pathologies thyroïdiennes ?
Une seule donnée semble sûre, c’est l'augmentation considérable du nombre de cancers thyroïdiens, dans la région de Tchernobyl, chez les enfants de moins de 15 ans ou in utero lors de l'accident.
Bella Belbéoch explique que l'AIEA possède un pouvoir quasi dictatorial sur tout ce qui touche au domaine nucléaire y compris celui de la santé.
En 2001, le directeur général de l'AIEA, décide la création d'une instance internationale, le Forum Tchernobyl, afin de venir à bout des informations contradictoires qui sapent la confiance de la population.
D'autre part les efforts déployés par les trois pays les plus touchés par Tchernobyl : Bélarus, Ukraine et Russie, et l'aide internationale humanitaire, ne sont plus adéquats. Il faut mettre en oeuvre la nouvelle stratégie.
Un groupe d'experts environnementaux, est alors placé sous l'égide de l'AIEA et comprend huit agences des Nations Unies, et des représentants du Bélarus, d'Ukraine et Russie.
Une conférence internationale s'est tenue les 6-7 septembre 2005 à Vienne, dans les locaux de l'AIEA.
Le bilan définitif de la catastrophe est diffusé mondialement dans un long communiqué de presse, commun AIEA-OMS-PNUD.
Ce qui ressort cyniquement de ce communiqué : il n'y aura que 4000 morts dus à Tchernobyl. Parmi les 4000 enfants atteints de cancers de la thyroïde, il y a eu 9 morts, les autres sont guéris.
D'une manière générale les habitants et leurs enfants vont bien, pas d'effets héréditaires, pas de malformations.
Il y a eu trop d'habitants évacués et relogés, l'évacuation a généré des troubles psychologiques.
Les problèmes sanitaires essentiels ne sont pas dus aux radiations, ce sont des problèmes de santé mentale. Les habitants sont stressés (ils ont des idées fausses sur les risques), ils sont atteints du syndrome de " victimes ", ce qui les rend timorés, en même temps ils sont irresponsables (la consommation de champignons, baies... très contaminés.
Il faut diminuer le nombre d'habitants ayant droit à diverses indemnisations, en déclassant toutes les zones considérées comme très peu contaminées.
En somme, il est dit aux habitants que leurs mauvaises conditions de vie ne sont pas dues aux radiations et à Tchernobyl, mais que c'est quasiment de leur faute et que, désormais, il leur faut " "Vivre et travailler au pays" durablement contaminé". C'est finalement ce type de " développement durable " qui est mis en oeuvre au Bélarus dans le programme CORE.
Relayé par les médias, le bilan dérisoire de cette catastrophe nucléaire est une publicité gratuite, qui innocente l'industrie nucléaire au moment où intervient une relance du nucléaire sur le plan international.
Remettre le Prix Nobel de la Paix au président de l’AIEA, juste après la médiatisation mondiale de ses conclusions sur les conséquences sanitaires de l'accident de Tchernobyl, revient à cautionner ses mensonges, qui deviennent paroles d'évangile. Ce qui, de surcroît, pourra servir à bloquer toute étude qui viendrait contredire ses conclusions.
1983
Seascale
En Grande-Bretagne, toute une série d'études ont été menées depuis 1983, identifiant ce qu'il est convenu d'appeler « l'agrégat» de Seascale.
On a découvert un taux de leucémies dix fois supérieur à la moyenne nationale dans le village de Seascale, proche de l'usine de retraitement de Sellafield.
Le gouvernement commanda une étude pour estimer les doses d'irradiation probables des enfants de Seascale, provenant des rejets de Sellafield. On a trouvé que les doses probables étaient trop faibles pour avoir causé ces leucémies en excès, mais il est possible que cette étude ait été déficiente. Une des études de suivi a été menée par Martin Gardner, qui a montré un lien entre les doses d'irradiation reçues avant la conception par les pères, et la leucémie chez les enfants.
Il y a eu de nombreuses controverses par rapport à cette découverte parce qu'elle était la première étude établissant une corrélation entre l'irradiation des pères et la leucémie infantile.
1980
Rocky Flats
En 1980, Carl J. Johnson a entrepris une analyse de morbidité sur les travailleurs en comparant les cas à l'ensemble des mâles blancs du Colorado.
Résultat : une incidence 8 fois plus forte pour les cancers du cerveau, 3 fois plus forte pour les mélanomes malins, et un excès de 23 % des cancers des voies respiratoires. Une analyse plus détaillée fut impossible car la direction de l'installation nucléaire refusa de fournir plus ample information.
1977
Hanford
En 1977 a été publiée une étude sur la mortalité par cancer des travailleurs de l'usine de fabrication d’armes nucléaires de Hanford aux Etats-Unis.
Les résultats de cette étude étaient totalement incompatibles avec ceux de l'étude sur les survivants japonais. L'étude sur les travailleurs ne montrait aucun seuil pour les excès de mortalité par cancers, le facteur de risque (excès de mort par cancer par rem) était environ 10 fois plus élevé que celui déduit à l'époque par la CIPR à partir des survivants.
Cette étude a été violemment critiquée par les officiels en radioprotection. Les résultats publiés par la Fondation de Hiroshima se rapprochent notablement de ceux trouvés par le suivi des travailleurs de Hanford.
Ces études font parties des études périlleuses.
Une chercheuse, Rosalie Bertell a été victime d'un mystérieux accident de voiture aux USA et des coups de feu ont été tirés contre sa résidence.
Sans oublier les études dont on a souhaité cacher les résultats :
Oakridge
Savannah River
Le DOE a supprimé une étude de 19.000 femmes qui travaillaient à Oak Ridge (Tennesee) jusqu'en 1947 pour le Projet Manhattan. Ces femmes semblent maintenant avoir un taux élevé de mortalité à cause des cancers divers et des maladies respiratoires non-malignes.
Supprimée également, une étude qui a trouvé un risque excessif de leucémie et de cancer du poumon à l'usine de plutonium à Savannah River (South Carolina). Ce dernier rapport est d'ailleurs resté caché pendant huit ans.
Dans les années 1930,
les effets cancérogènes des radiations ionisantes ont été observés :
-
chez des travailleurs des mines de Bohème d’où étaient extraits des minerais riches en radium à la fin du XIXe siècle (cancers pulmonaires)
-
sur un groupe de peintres de cadrans lumineux manipulant des sels de radium (ostéosarcome)
-
et sur un groupe de radiologues (leucémies)
La détermination du lien entre les radiations ionisantes et des pathologies, en dépit d’un effectif très faible de ces cohortes, a reposé sur la certitude de l’exposition professionnelle et un accroissement majeur de l’incidence de tumeurs malignes (dans des proportions 20 fois supérieures à celle attendue dans la population générale non exposée professionnellement).
Ces observations ont pu être confirmées lors du suivi de groupes de personnes dont la mesure de l’exposition aux radiations ionisantes a pu être rigoureusement déterminée. C’est le cas de patients ayant reçu une radiothérapie pour un motif médical différent du cancer, comme dans le cas de la spondylarthrite ankylosante, et dans le cas de la tuberculose lors de la réalisation d’actes de radioscopie. Ceci a pu être aussi démontré dans le cas de la radiothérapie anti-cancéreuse.
Par ailleurs dans un dossier de l’IRSN, Agnès Rogel et Maylis Telle-Lamberton, déclarent :
un grand nombre d’études mentionne une tendance à l’augmentation du risque de leucémie en fonction de la dose, l’excès étant significatif dans quatre études (Sellafield, Mound Facility, AECL, Rocketdyne).
L’excès est également significatif dans l’étude combinée internationale. Un excès significatif de myélome multiple a été observé dans deux études individuelles (Sellafield, Japon), et dans les études combinées (NRRW, HS + ORNL + RF, International).
Des excès significatifs de cancer du poumon ont été observés dans 3 études individuelles (AWE, ORNL, Rocketdyne) et une étude combinée (NDRC).
Dominique Laurier
Épidémiologiste à l’IRSN présente un état complet des connaissances :
Ce texte (page 22) extrait d’une réunion ANCLI, peut être illustré par cette présentation : dsparue de ce site mais conservée ici.
A noter également une présentation :Epidémiologie des travailleurs du nucléaire
Les premières études remontent au début du siècle dernier
Dès 1902, le premier cas de cancer de la peau provoqué par les rayons X était décrit.
Dès 1911, on parvenait à provoquer des cancers en irradiant des animaux, ce qui permettait l'étude expérimentale.
La fréquence des leucémies chez les médecins radiologistes ayant exercé entre 1910 et 1940 était dix fois plus élevée que chez les autres médecins.
Une étude sur 14 000 malades atteints de spondylarthrite ankylosante, traités entre 1933 et 1954, et régulièrement suivis depuis, a montré que la fréquence globale des leucémies a été multipliée par 5.
Une autre enquête porte sur 82 000 femmes traitées par radium ou radiothérapie externe pour cancer du col de l'utérus et suivies pendant 5 à 20 ans. Il n'y a qu'une très faible augmentation de la fréquence des leucémies.
Hiroshima et Nagasaki
Les 285 000 survivants d'Hiroshima et Nagasaki sont suivis depuis 40 ans. L'effet cancérogène, dû aux rayonnements reçus, est indubitable, mais la fréquence est relativement faible (de l'ordre du pour cent) et ne modifie guère le taux de survie global.
Dans les deux villes, l'effet cancérogène des rayonnements se manifesta d'abord par une augmentation du nombre des leucémies à la fin des années 40. Après être passé par un pic en 1952-1965, le taux des leucémies diminua et revint à la normale, cependant qu'augmentait la fréquence des tumeurs solides radio-induites, essentiellement : thyroïde, sein, poumon, estomac . Il est possible que la fréquence des cancers de l'arbre urinaire, colon, myélome, ait légèrement augmenté.
Aucune augmentation n'a été décelée pour les cancers de l'oesophage,foie, vésicule, utérus, ovaire, glandes salivaires, lymphomes.Il faudra attendre encore une ou deux décennies avant de faire un bilan définitif de l'effet cancérogène.
Etude détaillée de l’enquête Hiroshima-Nagasaki
Années 20
1 700 personnes, pendant les années 20, avaient peint des cadrans lumineux avec des produits luminescente contenant du radium et s'étaient contaminées assez fortement. 48 d'entre elles sont mortes d'ostéosarcome.
Parmi 4 000 mineurs d'uranium, 135 cancers du poumon ont été observés au lieu de 16 attendus . Plusieurs autres enquêtes confirment que, quel que soit le type de mine, la fréquence des cancers pulmonaires est corrélée avec la concentration en radon :le délai de latence atteint 20 à 30 ans et le tabagisme est un facteur majorant.
Parmi les radiologistes ayant exercé aux USA entre 1920 et 1939, la fréquence des leucémies a été 10 fois supérieure à celle observée chez les médecins généralistes de même âge.
Enfin l’historique des accidents nucléaires civils ou militaires et leur conséquences sur les humains voisins.