Décès de Michel FERNEX
Monsieur Michel FERNEX
Domicilié à Biederthal (68480)
Né à Genève (1200, Suisse) le mardi 2 avril 1929
Décédé à Biederthal (68480) le samedi 2 octobre 2021 à l'âge de 92 ans
Veuf de Madame Marguerite Solange de TURKHEIM
Chercheur de vérité engagé, il aimait chacun de nous.
Son amour de la nature partagé nous a nourri.
Nous avons la tristesse d'annoncer le décès de
Michel Frédéric FERNEX
Médecin et Professeur à l'université de Bâle
qui nous a quittés paisiblement le 2 octobre 2021, à l'âge de 92 ans, à son domicile et entouré des siens.
Ses enfants :
Etienne et Agnès Fernex à Biederthal
Antoine et Gaëtane Fernex à Truttenhausen
Jean et Josette Fernex à Bressaucourt
Marie et Pierre Jäger à Veyrier
Ses petits enfants et arrières petits enfants :
Fanny et Hugues, Alena, Zita, Manolin, Abel ; Stéphane et Charlotte, Zilia, Elyna ; Arnaud et Borbeth, Aliou, Yala, Nicolas et Roxana, Leonox, Louana, Anouck ; Sébastien et Julie ; Emmanuel et Marie, Anaëlle, Timothée, Maxime ; Daniel et Nadège, Gabriel ; Anémone et Dipendra, Aniel ; et leur maman Chantal ; Matthieu et Loane
Jeanne et Thierry, Coline, Tea ; Adrien Damien et Lucie ; Leïla et Jonas
Son frère François et Ellen, ses belles sœurs Nadine, Christine, Christiane et Marie-Jo et leurs familles
Ses amis
.............................................................................................................................................
La cérémonie a eu lieu le 11 octobre à 14h00 en l'église de Biederthal.
Yves LENOIR qui, selon le souhait de la famille, y représentait la Grande famille des anti-nucléaires nous a communiqué :
"Cette cérémonie s’est déroulée comme le voulait la famille, sans enregistrement et sans présence de la presse. Ce serait trahir sa confiance que d’en rapporter quoi que ce soit pour une quelconque diffusion. Quiconque a connu Michel Fernex et respecte qui il était ne peut qu’adhérer à cette réserve digne et ferme.
Les seules photos prises l’ont été pendant la collation amicale qui a suivi. C’est suffisamment significatif et devrait couper court à toute curiosité déplacée.
Quant à mon ressenti, comme vous dites, il m’appartient. Je l’ai exprimé aux membres de la famille, qui m’avait invité, et ne le partage qu’avec mes proches."
.............................................................................................................................
En lieu et place de fleurs, vos dons sont bienvenus en faveur de :
- Enfants de Tchernobyl Belarus, IBAN FR76 1027 8394 3700 0215 8140 309
- RNN Petite Camargue alsacienne, FR76 102 780 305 700 044 269 945 37
La famille remercie particulièrement Sabine, Marie-Carmen et Elizabeth qui l'ont merveilleusement accompagné, à la maison et dans la nature.
Un livre de condoléances est ouvert sur www.pf3f.net
Son corps repose au funérarium "Les Salons Funéraires des Trois Frontières", 53 rue de la Chapelle à Saint-Louis-Neuweg.
_______________________________________________________________________________________
C’est un grand Monsieur qui, avec Solange son épouse, a fait un énorme travail pour lutter contre le nucléaire.
Il m’a accordé des heures d’interview caméra et téléphone, sur le projet de BURE, et sur le cumul des faibles doses dans le SOULAINOIS...
Interview sur le projet BURE - à venir
Interview téléphonique - les faibles doses
Conférence Tcherno23 du 23 avril 2016. (22 minutes). Lire de 1.12.45 à 1.34.50. Michel déclare notamment à 1.30.00 : "Les faibles doses répétées dans la durée sont plus cancérigènes que les doses élevées de courte durée". - Ce qui apporte de l'eau au moulin de Michel GUERITTE à propos de la situation sanitaire dans le Soulainois...
Intervention lors de la Conférence des 15 et 16 mai 2008 à LYON (organisée paar Michèle RIVASI) - à venir
.....................................................................................
La famille ne souhaite ni fleurs ni couronnes.
Parce que Michel sera incinéré, on a le droit d’imaginer la réalisation d'un poster format A3, qui témoigne de l’œuvre immense accomplie par ce grand médecin hors-normes.
Merci pour vos suggestions.
Michel et Solange ne sont pas mort, leur œuvre vit !
En pensée avec sa famille et ses amis
Michel GUERITTE
Le poster au format A3, pour la Célébration du lundi 11 octobre dans l'église de Biederthal.
Le message de Youri BANDAJEVSKY
Kiev, le 07/07/2021
A la mémoire de Michel Fernex
J'ai rencontré Solange et Michel Fernex pour la première fois à Gomel en 1999. Ils sont venus me voir dans le bureau du recteur de l'Institut médical d'État de Gomel et voulaient connaître les résultats de nos recherches scientifiques sur les effets des éléments radioactifs incorporés sur l'organisme humain. Je leur en ai parlé et leur ai montré l'énorme collection de fœtus humains atteints de malformations congénitales du département de pathologie. J'ai vu combien ces gens étaient impressionnés par ce qu'ils voyaient. Solange et Michel Fernex en ont alors parlé en Europe. Aurais-je pu deviner alors que notre rencontre allait se poursuivre ? Quelques mois plus tard, j'ai été arrêté, et ces personnes frappaient aux plus hauts bureaux de l'Union européenne, demandant ma libération. Ils ont beaucoup fait pour me libérer afin que je puisse poursuivre mes recherches scientifiques au sujet de l'exposition aux rayonnements. Michel Fernex a contribué à la diffusion des résultats de nos recherches sous la forme de publications dans des revues scientifiques réputées et lors de ses conférences dans différents pays. Je me souviendrai toujours de cela.
Lui et moi étions des camarades dans la lutte pour la vie humaine.
Merci beaucoup Michel pour ton travail humanitaire.
Yury Bandajevski
......................................
памяти Мишеля Ферне
Впервые я встретился с Соланж и Мишелем Ферне в Гомеле в 1999 году. Они пришли ко мне в кабинет ректора Гомельского государственного медицинского института и выразили желание получить информацию о результатах наших научных исследований по проблеме воздействия инкорпорированных радиоактивных элементов на организм человека. Я рассказал им об этом и показал огромную коллекцию плодов человека с врожденными пороками развития, размещенную на кафедре патологии. Я видел, как эти люди были поражены тем, что они увидели. Затем Соланж и Мишель Ферне рассказывали об этом Европе. Мог ли я предполагать тогда, что наша встреча будет иметь дальнейшее продолжение. Через несколько месяцев меня арестовали и эти люди стучались в самые высокие кабинеты Европейского Союза, с просьбами о том, чтобы меня освободили. Они сделали очень много для того, чтобы я стал свободным, и я смог продолжить свои научные исследования по проблеме радиационного воздействия. Мишель Ферне способствовал распространению результатов наших исследований в виде публикаций в известных научных изданиях и во время своих лекций в различных странах. Я буду помнить об этом всегда.
Мы были с ним соратниками в борьбе за жизнь человека.
Огромное спасибо Мишель за вашу гуманитарную деятельность.
Marc Molitor : Hommage à Michel Fernex
Lorsque, comme journaliste, je me suis lancé dans l'approfondissement des conséquences de la catastrophe de Tchernobyl pour des reportages radio en 2005 et 2006 de la RTBF (Belgique), examinant la vaste documentation que j'avais rassemblée, la personne de Michel Fernex s'est tout de suite imposée à mes yeux comme référence.
Mes contacts et interviews en Biélorussie et en Ukraine m'ont aussi montré toute l'estime humaine et le crédit qu'il avait là-bas
Ensuite, les rencontres ultérieures que j'ai eues avec lui, à Biederthal et ailleurs, notamment dans le cadre de la préparation du livre "Tchernobyl, déni passé, menace future ?", ont été chaque fois des moments particulièrement féconds et enrichissants. Pas seulement pour ses qualités scientifiques spécifiques - immenses - mais pour son intérêt total pour les humains - et même les animaux - , au Sud comme au Nord, à l'Est ou à l'Ouest, comme sa carrière antérieure en atteste ; et pour ses justes colères, pour son refus intransigeant de la corruption intellectuelle et la malhonnêteté. Et j'ajouterais aussi, son désintéressement et même sa distraction, marques d'une certaine bonté.
Chaque fois que nous venions à Paris pour l'Assemblée Enfants de Tchernobyl - Belarus, nous nous réjouissions à l'idée de le revoir. Il nous a déja manqué ces dernières années.
Ce sera encore plus le cas maintenant.
Marc Molitor, Journaliste - Bruxelles
L'Hommage du Réseau SORTIR DU NUCLEAIRE
L'hommage de Thierry MEYER, Président-fondateur des « Enfants de Tchernobyl » - Directeur de publication du « Dniepr »
Les Enfants de Tchernobyl et de Fukushima sont orphelins
L’émotion est immense, notre ami et membre le Professeur Michel Fernex est décédé ce samedi 2 octobre 2021.
Connaissant Solange Fernex, j’avais sollicité son mari Michel en 1996 pour diverses analyses critiques de publications scientifiques sur la catastrophe de Tchernobyl. Ainsi, aux côtés de Bella Belbéoch, de Monique Sené puis d’André Paris, Michel Fernex nous a fait l’honneur de devenir puis de demeurer l’un de nos consultants-experts durant une dizaine d’années. Je l’ai souvent mis à contribution. Il était toujours disponible, prévenant et admirable pour répondre à nos interrogations, même après la fondation en 2001 de l’association homonyme à la nôtre (« Les Enfants de Tchernobyl Bélarus »).
Né en 1929 à Genève, Michel Fernex était professeur émérite de la faculté de médecine de Bâle. En 1957, il épouse la Strasbourgeoise Solange de Turckheim avec laquelle il passera douze ans au Sénégal puis en Tanzanie, exerçant sa spécialité, la médecine tropicale. Il sera d’ailleurs membre du comité directeur de recherche pour les maladies tropicales à l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Après le retour du couple à Biederthal, dans le Jura alsacien, son épouse Solange (décédée en 2006) deviendra l’une des figures de proue du mouvement écologiste naissant en Alsace et en France.
Passionné dès l'enfance par la nature sauvage, ses rencontres avec Robert Hainard, sculpteur naturaliste et philosophe, et Paul Géroudet, ornithologue, l'aideront pour la connaissance et la protection de la Nature. Il fonde le Comité des sciences de la nature à Mulhouse, puis avec son épouse, ils travailleront à travers différentes associations pour sensibiliser le public au respect de la nature : lâcher du hibou grand-duc et du lynx en Alsace, création du Conservatoire des sites alsaciens avec Alsace Nature, création du Centre d'initiation à la nature et l'environnement de la Porte d'Alsace à Altenach, puis de la Petite Camargue Alsacienne. Il a aussi porté avec succès la campagne de vaccination des renards contre la rage, en alternative à leur destruction aveugle.
Naturaliste reconnu, notamment en matière d’ornithologie, Michel Fernex a présidé pendant trente ans le « Comité des sciences de la nature » de la Société industrielle de Mulhouse (SIM). Présent et actif dans de nombreuses associations alsaciennes, il a été administrateur d’ « Alsace Nature » entre les années 1970 et 2000, apportant ses connaissances, son regard critique et ses visions innovantes.
Michel et Solange s'intéressent tous deux également au nucléaire, et militent pour le désarmement. Ils s'engagent avec « l’association des Médecins pour une responsabilité sociale » (« Physicians for Social Responsibility») et l’association « Médecins pour la prévention de la guerre nucléaire » (« IPPNW ») pour tenter d'arrêter les essais atomiques soviétiques et américains, au détriment des populations locales. Le Kazakhstan met fin à ses essais, mais ceux du Nevada continuent… Solange, adepte de la non-violence et de la désobéissance civile, inspirée par Gandhi et Lanza del Vasto, entame en 1983, un jeûne de 38 jours pour réclamer la suppression des missiles atomiques à moyenne portée implantés en face à face le long de la frontière des deux Allemagnes. Elle est également directrice de la section française de la « Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté ». Michel sera toujours à ses côtés.
Après l'accident de Tchernobyl, Michel et Solange se rapprochent des scientifiques biélorusses, dont Vassily Nesterenko et Yury Bandazhevsky, qui travaillent sur le territoire biélorusse fortement touché par les retombées radioactives de l'explosion du réacteur nucléaire.
Les participations de Michel Fernex aux conférences de l'AIEA (Agence Internationale de l’Enegie Atomique) en 1991 et ne en 1996 l'ont fait fortement réagir. Il dénonce la liaison entre l'OMS et l'AIEA en 1959, sous les termes d'un accord qui "stipule que les programmes de recherches de l'OMS doivent au préalable faire l'objet d'une concertation, afin que ces études ne débouchent pas sur des résultats qui risqueraient de nuire à l'AIEA” alors que l'objectif de l'AIEA est "d'accélerer et d'accroître la contribution de l'énergie atomique pour la paix, la santé et la prospérité dans le monde entier". Il regrette la liberté de l'OMS qui, en 1956, avait publié un rapport d'experts (dont le prix Nobel J.M.Muller) mettant en garde et affirmant que “la santé des générations futures est menacée par le développement croissant de l'industrie atomique et des sources de rayonnements”.
En 1995, il participe à un congrès sur les conséquences de Tchernobyl, Hiroshima et Nagasaki. Les actes ne sont pas publiés. Pourquoi s’interroge-t-il ?
Son enquête commence au sein de l'OMS. Finalement, un ancien directeur général de l'agence de santé lui confiera que c'est l'AIEA qui a bloqué la publication, grâce à l'accord WHA 12-40 qui lie les deux institutions. Un accord inacceptable d'après lui, puisque l'OMS a pour but la santé publique dans le monde, et l'AIEA le développement du nucléaire civil.
Michel s'appuie aussi sur les travaux de Vassili Nesterenko et de ses collègues concernant les retombées de césium 137 et de strontium 90, qui prennent “le relais pour altérer les fonctions des organes, coeur, rein, système nerveux et immunitaire, ainsi que le bagage génétique de toutes les cellules”.
Il approuve les travaux du professeur Bandajevsky sur l'accumulation du Césium 137 chez les enfants et dans le placenta chez les femmes enceintes. L'institut biélorusse de protection radiologique Belrad confirme cette accumulation de radioactivité chez un grand nombre d'enfants (de 200 à 400 Bq/kg), contamination pouvant aller juqu'à plus de 2000 Bq/kg. Cette accumulation de radioactivité est de plus non uniforme : elle se situerait au niveau du coeur, des glandes à sécrétion interne et au niveau du système immunitaire. Les maladies correspondant à ces radiations seraient donc la cardiomyopathie, des troubles hormonaux et des maladies auto-immunes et allergiques.
Il note enfin les effets mutagènes et tératogènes de Tchernobyl, c'est à dire qu'il attribue l'origine de l'augmentation des malformations congénitales à des modifications génétiques en rapport avec la toxicité des radionucléides et leurs rayonnements.
Il estime que les zones contaminées sont beaucoup plus étendues que ce que suggère l'AIEA : c'est pour cela qu'il juge que suite à un accident, ce n'est pas dans un rayon de 5, ni de 50 km qu'il faudrait distribuer immédiatement de l'iode, mais plutôt dans un rayon de 500 km.
En 2001, avec Solange et le physicien biélorusse Vassili Nesterenko, il est l’un des membres fondateurs de l’association « Enfants Tchernobyl Belarus », qu’il présidera par la suite. Spécialiste des effets de la radioactivité sur la santé, il n’aura de cesse d’alerter l’opinion publique et les institutions sur les conséquences des accidents nucléaires, notamment l’influence du césium 137 sur diverses pathologies.
Il a animé la campagne pour l'indépendance de l'OMS (Independent WHO) par rapport à l'Agence internationale de l'énergie atomique.
En 2012, à 83 ans, il reprendra son bâton de pèlerin, se rendant à Fukushima à la rencontre des populations touchées par l’accident nucléaire, déplorant alors que « les leçons de Tchernobyl [eurent été] ignorées ».
Antinucléaire de la première heure convaincu, il a contribué à la force de ce mouvement en Alsace, et aura pu constater la fermeture de la centrale de Fessenheim de son vivant.
Juste avant son décès le 11 septembre 2006, Solange avait demandé à mon équipe de bien vouloir assurer l’intérim de la gestion comptable et administrative des « Enfants de Tchernobyl Bélarus » dont elle avait la charge car, me disait-elle « si Michel est un brillant scientifique avec énormément de qualités humaines, il ne sera pas capable de s’occuper de la trésorerie et de la gestion des fichiers des membres et donateurs… ».
Je me rappelle de notre dernière rencontre lors d’une fête organisée en Alsace (Geispolsheim) avec plusieurs dizaines de gamins ukrainiens originaires des villages contaminés et de leurs familles d’accueil françaises. Il avait de la bienveillance et un sourire à offrir à chacun, tout en profitant de la présence de la presse pour marteler le scandale que constitue le déni de la catastrophe sanitaire.
À tous points de vue, scientifique, écologique, militant et humain, Michel aura, à travers un engagement éclectique et constant, profondément marqué toutes celles et ceux qui ont eu la chance, le bonheur et l’honneur de croiser sa route et celle de Solange.
Aujourd’hui tous les Enfants de Tchernobyl et de Fukushima sont orphelins. En leurs noms, j’adresse nos sincères condoléances à ses enfants et sa famille.
Un article remarquable sur la Vie de Solange
Les communications de Michel FERNEX
Si l'on recherche avec Google on trouve pas moins de 3 800 items. Et 135 items pour les vidéos.
Notamment cette affaire qui lui tenait à coeur : les liens OMS / AIEA. Voir ce dossier.
L'hommage de Alsace nature Environnement
_________________________________________________________________________________________
Les Dernières Nouvelles d'Alsace
Le Dr Michel Fernex, naturaliste et militant antinucléaire
Le Dr Michel Fernex, figure du naturalisme alsacien et inlassable militant antinucléaire, est décédé ce samedi 2 octobre à l’âge de 92 ans, a-t-on appris auprès de ses proches.
Michel Fernex, figure du mouvement antinucléaire, est décédé samedi à l’âge de 92 ans.
Né en 1929 à Genève, Michel Fernex était professeur émérite de la faculté de médecine de Bâle. En 1957, il épouse la Strasbourgeoise Solange de Turckheim avec laquelle il passera douze ans au Sénégal puis en Tanzanie, exerçant sa spécialité, la médecine tropicale. Il sera d’ailleurs membre du comité directeur de recherche pour les maladies tropicales à l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Après le retour du couple à Biederthal, dans le Jura alsacien, son épouse Solange (décédée en 2006) deviendra l’une des figures de proue du mouvement écologiste naissant en Alsace et en France. Le couple aura quatre enfants, Etienne, Antoine, Jean et Marie.
Un couple précurseur du mouvement écologiste en Alsace
Comme son épouse, Michel Fernex est très sensible à la cause environnementale. Naturaliste reconnu, notamment en matière d’ornithologie, il est aussi un militant antinucléaire de la première heure. En 2001, avec Solange et le physicien biélorusse Vassili Nesterenko, il est l’un des membres fondateurs de l’association Enfants Tchernobyl Belarus, qu’il présidera par la suite. Spécialiste des effets de la radioactivité sur la santé, il n’aura de cesse d’alerter l’opinion publique et les institutions sur les conséquences des accidents nucléaires, notamment l’influence du césium 137 sur diverses pathologies.
Membre de l’Association internationale des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire, il est également très actif dans la campagne pour l’indépendance de l’OMS vis-à-vis de l’Agence internationale de l’énergie atomique à partir de 2006.
En 2012, à 83 ans, il reprendra son bâton de pèlerin, se rendant à Fukushima à la rencontre des populations touchées par l’accident nucléaire, déplorant alors que « les leçons de Tchernobyl [eurent été] ignorées ».
Les Dernières Nouvelles d'Alsace
Après le décès de Michel Fernex, hommages dans les Trois frontières
La disparition samedi 2 octobre de Michel Fernex, militant et inspirateur dans le domaine de l’environnement, dans la région frontalière comme au-delà, a créé une vive émotion. Des acteurs du secteur des Trois frontières lui rendent hommage.
En 2011 à la Maison éclusière de Saint-Louis, une conférence sur les risques nucléaires avait été animée par Michel Fernex, organisée par les Amis de la Petite Camargue Alsacienne, juste après l’accident de Fukushima. Aux côtés de Michel Fernex, Nicolas Minery, actuel président de l’association Assoce Verte.
L’émotion est immense dans les rangs des Amis de la Petite Camargue Alsacienne et de L’Assoce Verte, depuis l’annonce de la disparition, samedi 2 octobre, de Michel Fernex , grande personnalité scientifique qui a énormément compté dans tous les combats qui ont concerné la plaine de l’Au.
À tous points de vue, scientifique, écologique, militant et humain, les rôles qu’ont joué Michel Fernex, président pendant trente ans du « comité des sciences de la nature » de la Société industrielle de Mulhouse (SIM), et Solange Fernex, son épouse, cofondatrice et présidente du Conservatoire des sites alsaciens (CSA), ont été déterminants dans la genèse de la Petite Camargue Alsacienne (PCA).
Sa découverte de ce petit coin de nature, pas encore appelé Petite Camargue Alsacienne, dans le cadre de sa vie professionnelle de médecin tropicaliste étudiant le paludisme, a été à l‘origine de son implication sans faille dans la défense et la mise en protection du site.
En effet, c‘est sous son impulsion qu’a été créée l’association militante des Amis de la Petite Camargue Alsacienne (APCA), en 1975, grâce à laquelle la première réserve naturelle d’Alsace a vu le jour en 1982. Et grâce à laquelle est née aussi l’Association du Centre d’initiation à la nature de l’Au (Acina) qui a déployé ses actions d’éducation à l’environnement dès 1976. Il s’est impliqué avec d’autres militants de l’APCA dans le projet de reprise de la Pisciculture impériale, n’hésitant pas à créer une SàRL pour gérer, dans un souci conservatoire, patrimonial et naturaliste, le domaine de la pisciculture, ses bâtiments, ses outils piscicoles et ses 45 ha d’étangs, de prairies et forêts.
« Une référence, un scientifique pédagogue et respecté de tous, un sage »
C‘est lui encore qui a contribué à un élan transfrontalier au niveau des associations suisses lors de la création de l’eAu Vive (association de gestion du domaine de la pisciculture). Ces associations ont participé au cofinancement et à la mise en place d’un bail de 99 ans. Aujourd’hui, les acteurs ludoviciens témoignent.
- Chantal Boissaye, présidente des APCA de 1975 à 1991 : « La Petite Camargue Alsacienne, devenue faire valoir des décideurs locaux, ne doit pas oublier ce qu’elle doit à ce pionnier qui, comme tous ceux qu’il a su fédérer, n’a jamais cherché une quelconque gloire personnelle. Tous voulaient préserver les lambeaux résiduels d’une nature sauvage qu’ils savaient indispensables à la survie de l’homme. Faire une visite guidée avec Michel Fernex était éblouissant et vous mettait en lien avec la nature dans une compréhension de sa beauté, sa complexité et sa fragilité, et vous donnait des ailes pour agir en faveur de sa protection. »
- Odile Schiffli, présidente des Amis de la Nature de 1991 à 2006 : « La nature, si on l’aime, nous sauvera la vie. Michel l’aimait profondément et il portait sur celles et ceux qui l’entouraient un regard de bienveillance. C’est ce regard que je garde en mémoire et que je ne peux pas oublier. Au revoir, Michel. »
- Steve Ursprung, militant des Amis de la Petite Camargue Alsacienne depuis 30 ans : « Lorsque j’étais jeune militant, Michel Fernex était pour moi une référence, un scientifique pédagogue et respecté de tous, un sage qu’on consultait pour avoir son avis et profiter de son expérience. J’admirais l’homme engagé qu’il a été toute sa vie, cherchant toujours à partager ses connaissances afin de convaincre. Protéger au mieux le patrimoine naturel commun était son but, afin de le léguer du mieux possible aux générations futures. À nous, maintenant, de poursuivre cet engagement dont Michel nous a tracé les perspectives. »