Où va atterrir la poubelle FA-VL ?

 

Dans le canton de Soulaines.

En effet pour implanter la poubelle de déchets radioactifs FA-VL (celle qui devait aller à Pars-les-Chavanges ou à Auxon en 2008), il faut que la commune candidate remplisse quelques conditions :

1 - avoir été candidate lors de la tentative de 2008

2 - être proche d'une INB

3 - faire partie d'une communauté de communes où il y a un large consensus pour accepter ce cadeau...

 

Les communes de EPOTHEMONT, JUZANVIGNY et MORVILLIERS répondent parfaitement à ces trois critères.

Le rapport du HCTISN, autre organisme "voyou" dont le rôle va bien au delà de la Transparence et de l'Information sur la Sécurité Nucléaire a bien expliqué tout ce qui n'a pas marché dans la recherche d'un site en 2008. Henri REVOL ne cache pas ce rôle : "les déchets nucléaires FA-VL, ll faut bien les mettre quelque part !", avait-il déclaré le 8 décembre 2010 lors de la 22ème conférence de l'ANCCLI.

Il faut lire les déclarations touchantes des maires de Pars-les-Chavanges et d'Hampigny dans l'est-éclair du 20 octobre 2011 :

"J'attendais que l'État s'impose .../... Demander l'avis aux communes, oui. Mais il faut déjà que ça soit un projet d'utilité publique, que ça soit présenté comme tel et non quelque chose que l'on demande comme ça sans que ce soit expliqué aux gens. Pourquoi le ministre ne s'est pas déplacé ?"

Et Nicolas DHUICQ, député maire de Brienne-le-Château :

" Mon souci a toujours été de concilier la haute technologie avec la défense de notre vignoble et de la partie culture : du chou à choucroute en particulier. "

Le 18 octobre 2011 l'est-éclair titre :

Fiasco du projet FA-VL : les conclusions officielles

Rien de nouveau dans ce rapport, en comparaison du rapport n°248 de l'OPECST que nous avons déjà largement commenté .

Comme l'OPECST, le HCTISN reproche à l'État de ne pas s'être suffisamment impliqué dans le processus de recherche, et aux différents acteurs locaux de n'avoir pas suffisamment communiqué : « L'échelon local n'était pas adapté », « le territoire et le contexte local ont été mal appréhendés », « le dialogue avec la population concernée a été inexistant »…

Le gouvernement doit prendre position clairement au niveau national. C'est à l'État de décider ».
" Un nombre restreint de territoires doit être sélectionné par l'État, parmi les quarante communes qui s'étaient déclarées favorables en octobre 2008."
 « Le choix des territoires accueillant déjà des installations nucléaires doit être privilégié », poursuit le rapport. Or, sur les quarante sites retenus, les seules installations nucléaires  se trouvent… dans le Soulainois.
« L'État doit afficher le caractère d'utilité publique et de service rendu à la Nation ». Il est également recommandé de dépasser l'échelon communal pour, « a minima », privilégier l'échelon intercommunal avec le soutien des grandes collectivités.
 
Enfin, recommandation est faite de mettre en avant la communication et la concertation et bien préciser que « les mesures d'accompagnement doivent être équitablement réparties entre les communes situées à proximité du site d'implantation ; les frontières administratives ne doivent constituer aucun obstacle ». En clair, les retombées d'un tel projet concerneraient un vaste territoire.

ENVIRO2B relaie l'information et souligne :

- l'ANDRA devrait cibler particulièrement les communes candidates en privilégiant celles qui ont des installations nucléaires pour des raisons sociologiques !

- l’Etat devra afficher le caractère d’utilité publique et de service rendu à la Nation...

-  l’information sur l’implantation du projet doit être donnée au public bien avant que les communes décident ou non de se porter candidates. Plus l’information tarde à venir, plus il est délicat de parvenir à la communiquer souligne le rapport qui préconise une information proactive : réunions d’information régulières, lettres d’information, site internet actualisé, twitter, Facebook... (Amusant : Twitter et Facebook dans le canton de Soulaines, où il y a encore des zones blanches et Internet à 56 ko !)

 

On ne dépèce pas le canton de SOULAINES !

Il faut rappeler aussi la protection du périmètre du canton de Soulaines qui aurait dû être découpé en morceaux.

En effet, en 2011, dans le cadre du Projet de Schéma départemental de coopération intercommunale, le « trop petit » canton de Soulaines avec ses 2700  habitants devait être dépecé et partagé entre Briennne, Chavanges, Bar-sur-Aube… Erreur évitée ! Cela aurait cassé un consensus bien organisé par le tout puissant président de la CCS, et maire de Soulaines, Philippe DALLEMAGNE. Résultat : on ne touche pas au canton de Soulaines, c'est une rare exception hexagonale.

C'est clairement écrit, page 37 , dans le Projet de Schéma départemental de coopération intercommunale de l'Aube (2012-2017), le SDCI :

"L'élargissement du périmètre actuel de la communauté de communes à travers notamment sa fusion avec un des EPCI (établissement public de coopération intercommunale) voisins, n'est pas souhaitée par les élus. L'intégration de nouvelles populations pourrait en effet constituer un risque d'altération du consensus existant actuellement sur ces installations particulières d'intérêt national et sans lequel leur extension envisagée pourrait difficilement se réaliser."

C'est clair : il y a bien un consensus. Et lors de la réunion du conseil de la Communauté de Communes de Soulaines, le 3 juillet 2012, lorsque Philippe DALLEMAGNE a fait part d'une réunion du président et des vice-présidents avec la direction de l'ANDRA, il a bien fait comprendre au maire de Crespy-le-Neuf, un peu réticent, qu'il n'avait pas le choix et qu'il devait être solidaire des décisions...

 

La confirmation du 20 décembre 2012

En fin de réunion de CLI, l'annonce "officielle" est tombée !

Philippe DALLEMAGNE a déclaré :

Le rapport de l’ANDRA sera remis au ministère avant la fin de l'année.
Proposition d’une orientation et d'un certain nombre de scénario.
Il y a eu des groupes de travail autour de ces filières de stockage.
Est-ce qu'on va continuer avec la même méthode que la précédente ?
Est-ce qu'on va s'appuyer sur les candidatures qui sont toujours en cours ?
Est-ce qu'on va faire de l'entreposage sur les sites INB ?
Est-ce qu'on va se servir d'une INB existante ? Ou autour ?

Il y a la géologie. Et la vérification.

" Si ça revient chez nous, ça sera au moins grâce à toi Michel.
Parce que si c'était allé à AUXON? On n'en parlerait plus !
Comme tu n’as pas laissé faire à AUXON,
Forcément, ça risque de revenir à SOULAINES.
On pourra dire merci Monsieur GUERITTE pour la deuxième fois
. "

On attend que le gouvernement prenne sa décision.
Est-ce que le gouvernement prendra une décision ferme et définitive ?
On peut penser que OUI, parce que le gouvernement veut être exemplaire.
Et si on veut être exemplaire avec le démantèlement de Fessenheim, il manque des filières pour le stockage des déchets nucléaires.

ET Patrice TORRES d'ajouter :

Dans le rapport qu'on va remettre, il y a :
-    une partie technique (méthode de traitement des déchets)
-    une partie sur les conditions et les possibilités de reprise de recherche d'un site.

Et on s'est appuyé sur les recommandations du HCTISN :
- L'Etat n'était pas assez impliqué sur le sujet.
- L'échelon de la commune était trop petit (trop de responsabilité pour un maire)

Donc travailler à minima au niveau intercommunal.
Favoriser les sites où il y a déjà une installation nucléaire parce que les gens y ont une culture du sujet plus importante que d'autres.

D'où différentes options proposées au ministère.

 

Voilà.

Pas la peine de sortir de l'Ecole des Mines pour conclure que parmi ces options  figure le triangle Epothémont - Juzanvigny - Morvilliers.

On peut s'attendre aussi à une catégorisation des déchets. Les radifères viendraient à SOULAINES, mais les graphites pourraient être traités et certains déchets contenant trop de chlore 36 pourraient aller à BURE...